Damayanti, l’Unique Aimée
Quand les dauphins n’aimeront plus
les hommes,
quand les pruniers ne fleuriront plus
au commencement du printemps,
quand les hirondelles ne retourneront plus
en automne aux Tropiques,
quand les coursiers noirs ne porteront plus
les guerriers,
quand le sable tout blanc
de la plage de Dar- Es-Salaam
s’épuisera,
quand l’océan Indien ne donnera plus
des perles,
quand les bananiers ne donneront plus
des bananes,
quand les ananas ne seront plus
savoureux,
quand les mangues ne seront plus
parfumées,
quand il neigera sur le Sri Lanka,
alors, alors seulement
je songerai à me séparer de toi,
ô Damayanti, mon cygne
aux ailes d’or !
Or, si le Paradis est plein
d’arbres fruitiers,
si les roses n’y meurent jamais,
si le ciel n’y est jamais obscurci
de nuées,
si les rivières y coulent en abondance,
irriguant les rizières
et les champs de coton,
si une brise fraîche,
venue des montagnes,
y souffle en permanence
et si les rossignols y chantent
toute la nuit,
c’est que tu as traversé le Paradis
dans un palanquin d’or
et de rubis,
un beau matin
où sur la terre
il faisait un printemps merveilleux,
annonciateur d’aurores
riches en événements extraordinaires
et semblables aux perles
qui ornent ta gorge
et que celle-ci réchauffe
de l’ardeur du coeur
qu’elle contient !
L'ABEILLE-SOLEIL
RECUEIL INEDIT. DU 14 AU 19 FEVRIER 2009