L’Anémone de mon Âme
Ô petite colombe
grandie dans un nid d’amour,
ô jeune fille
plus fragile qu’une anémone bleue
ou qu’un papillon blanc,
ta peau étincelle
sous les vêtements moulants
en toile grossière,
comme une rose sous le feuillage
qui la cache !
Tu ennoblis de la sorte tout,
et jusqu’à la modernité
la plus fruste !
Et tu m’enlaces de tes bras souples,
comme un jasmin enlace
un manguier aux fruits savoureux !
Ô toi qui es toutes les roses
et tous les jasmins
mis ensemble,
tu as sans doute jailli
du baiser que donna une nymphe immortelle
à un poète lyrique !
Oui, tout dément en toi
une naissance ordinaire,
placée sous le signe de la relativité !
Ô toi qui rendrais jalouses
toutes les déesses,
y compris les plus belles,
j’aime tes prunelles,
à la fois enflammées
comme des torches allumées
et soyeuses comme des étendards
portés par des cavaliers
dans une bataille dont l’enjeu
est l’empire des Indes !
Et j’admire la manière
qu’a la belle rivière
de ton torse robuste
de se jeter dans la majestueuse mer
de ta croupe victorieuse,
plus enjouée qu’un péché mignon,
plus lisse que la gorge d’un perroquet,
plus caressante au toucher
que le ventre d’une tigresse annamite,
plus élastique que l’acier
et plus étale qu’un cerf-volant
sous le vent !
L'ABEILLE-SOLEIL
RECUEIL INEDIT. DU 14 AU 19 FEVRIER 2009