Ciels Rouges
Et moi de rafraîchir ton cher visage
avec un éventail de feuilles de lotus
et de caresser doucement tes bras
plus souples que des rameaux de cerisier en fleurs,
et tes fesses pareilles à un nénuphar épanoui
et plus suaves au toucher
que le papier Hollande
ou que le satin !
Et, de même que l’ombre d’une femme
ne peut se détacher d’elle,
de même moi, je ne puis me détacher
de toi,
en me déliant de la promesse
que je t’ai faite,
de toujours rester fidèle
à ton souvenir,
quoiqu’ il arrive
et quelque, par ailleurs,
soit ma fortune !
Ah ! Dès que je respire ton haleine,
je comprends le langage de tes grands yeux
voilés de longs cils,
de ton âme, cette quintessence du bonheur,
à l’image de l’âme de Lakshmi,
et de ton corps,
plus parfumé qu’une rose rouge
à cent pétales !
Je me promets de pénétrer
un beau matin
dans ton sein chaud,
comme un rayon de gloire immarcescible !
En effet, je jure à moi-même,
de pénétrer un beau jour en toi
qui recèles dans tes profondeurs naturelles
un feu mystique,
pareil à celui qu’en ce milieu de l’hiver
recèle en elle la Terre :
le feu du printemps futur !
Ah ! Boire sur tes lèvres
la rosée qui les humecte !
Ah ! Poser mille baisers
sur tes genoux tout blancs
et boire le feu qui incendie
les feuilles de bananier
de tes cuisses
et ta vulve royale !
Vite, que l’on prépare
les braises du sacrifice
où nous allons tous les deux
brûler !
Sous le ciel rouge
que nos brûlantes destinées
nous ont fait échoir,
cueille, ô la plus brillante
des demoiselles,
oui, cueille les roses rouges
de ta vie !
L'ABEILLE-SOLEIL
RECUEIL INEDIT. DU 14 AU 19 FEVRIER 2009