Fleur de Cognassier

Ô ma fleur blanche de cognassier,
mon doux lilas d’Attique,
notre mutuelle affection est
la conséquence de la concorde
qui règne entre nos deux coeurs
et qui est née le jour sacré
où nous nous sommes unis
par les liens durables
d’une jouissance simultanée,
arrivée après des mots d’amour exquis,
des accolades de poitrines,
des mordillements de seins, de cuisses
et de fesses,
des baisers, des sucements de lèvres
au goût de miel
et d’amandes douces,
et une pénétration suave,
pareille à un jeu de harpe
et qui nous remplit d’une ivresse
débouchant sur une commune extase !


Ô toi que quand je regarde de devant,
je suis ébloui,
et quand je contemple de derrière,
j’en meurs,
écrasé par la vision de ton dos
pareil à une hampe de drapeau,
tu possèdes tout ce qui rend
désirable une femme
aux yeux d‘un homme :
des cheveux couleur de jais,
un front haut et bombé,
des yeux de gazelle
dont le noir est pur
et le blanc limpide,
des lèvres pulpeuses et sucrées,
un nez élégant de statue grecque,
un menton fin comme une plume,
un cou long comme une tubéreuse,
une nuque toute blanche et élancée,
une gorge opulente,
une chute des reins large,
un ventre voûté comme un arceau
et dont la partie inférieure est large,
une croupe belle, dure et grande,
des cuisses fermes et arquées,
des jambes bien formées,
ainsi qu’il convient à une beauté racée,
des chevilles nacrées,
de doux petits pieds distingués,
et enfin, une vulve bien en chair
et un nombril bien enfoncé
où l’on a envie de se cacher !


Toutes ces qualités
qui peuvent conduire une dame
tout droit à la gloire
supposent un certain embonpoint
qui, à condition qu’il ne soit pas excessif,
est le bienvenu chez toi
qui es une femme qui se respecte,
en respectant son amant !


Foin de ces filles squelettiques
qui tant flattent le goût maladif
de nos décadents !
Tous mes hommages à toi
et à toutes les jouvencelles
aux formes généreuses
de déesses grecques !

LE PAVILLON DE LUMIERE

RECUEIL INEDIT. DU 08 AU 15 AVRIL 2009