La Taverne de la Miséricorde


Ô blanc bégonia de mon âme,
ô ma blanche marguerite d’outre-mer,
ô fille au vagin bien rebondi,
pareil à une colline arrondie
où poussent des herbes aromatiques
ou à un coteau de vigne du Roussillon
ou à une voûte de mosquée
ou à une coupe renversée
ou à un plat d’argent retourné
ou à un sein enchanté
sous lequel bat un coeur enflammé,
brûlant comme une fournaise allumée
ou comme un volcan en activité
à Hawaï,
salut !


Que le Tout-Puissant te bénisse
et qu’Il te garde de tout mal
qui pourrait,
soit nuire à l’insigne beauté
de ton corps,
soit endommager ton esprit,
si bon, si doux et si paisible
qu’il humilierait une mer
tranquille comme un lac !


Ô charitable et si méritante personne,
ta vulve poissonneuse,
qui est blanche sur les côtés
et pourpre au milieu,
est en vérité le lieu terrestre
pour lequel je me sens
le mieux disposé,
car elle est vraiment la taverne de la miséricorde
et le caravansérail de la mansuétude
où tout étranger
peut bénéficier de l’hospitalité sacrée,
tant louée par les anciens,
en y trouvant un repas chaud,
arrosé de breuvages exquis
et en y connaissant un repos plaisant,
depuis toujours recherché,
et, au fond, mérité !


LE PAVILLON DE LUMIERE

RECUEIL INEDIT. DU 08 AU 15 AVRIL 2009