Le Luth de Bagdad
Ô plus belle qu’un palmier en fleur
ou qu’un arbre de Judée en Avril,
et plus parfumée qu’un pêcher en Juillet,
chargé de fruits,
quand tu marches, ainsi qu’un cavalier triomphant
ou qu’un aigle de mer
qui plane au-dessus de la plage,
oui, quand tu marches
en te balançant avec grâce,
tu me tues avec tes fesses
plus mûres que des pêches
et avec les mille flèches
de tes yeux plus grisants
que le moût des dattes
ou que le vin doux des îles !
Toi, à ton tour,
tu pleures d’amour
comme un luth de Bagdad
et tu te trémousses
comme une poule qu’on égorge,
quand je pénètre dans ton être
par la porte de ton jardin !
Alors, au milieu du cliquetis
de tes anneaux de cheville
et du tintement de tes bijoux d’Orient,
c’est un concert de soupirs de flûtes,
de gémissements de guitares,
de pleurs de violons
et de petits cris de hautbois !
Et, c’est mon tour de rire
comme un maître
et comme un dieu,
comme le maître de La Mecque,
le pasteur miséricordieux
des musulmans et des musulmanes,
le navigateur du ciel féminin
et le Seigneur de l’Allégresse !
LE PAVILLON DE LUMIERE
RECUEIL INEDIT. DU 08 AU 15 AVRIL 2009