Le Pavillon de Lumière


Ô plus belle que les perdrix apprivoisées
et plus parfumée que les roses roses d’Ispahan,
quand tu marches en te balançant,
tu tues,
quand tu secoues ta croupe,
on entendrait le bruit d’une aiguille
jetée sur le sol,
car tous les hommes en sont sidérés
et leur coeur semble vouloir s’arrêter !


Quand tu lances une oeillade voluptueuse
dans ma direction,
tu me transperces,
et, quand tu secoues tes bijoux,
j’en deviens aveugle,
à force d’être ébloui !


Or, associant le savoir à la jeunesse,
tu sais que donner, c’est s’enrichir,
que partir en pèlerinage,
c’est atteindre le but
et que faire la guerre,
c’est se défendre !


Ta voix fait sur mon âme
l’effet d’une brise
divinement embaumée
qui souffle des pelouses de l’Éden !


Et que dire de tes lèvres généreuses
qui portent le sceau de Salomon,
comme pour garder le trésor de tes dents
brillantes comme des jasmins sous la rosée ?


Parmi les autres blasons de ton corps,
je citerai ta chevelure
abondante et noire
qui semble t’irriguer
comme une pluie de Novembre,
et tes grands yeux de gazelle
qui semblent étonnés
devant le spectacle du monde
et au fond desquels on lit le poème
de ton âme apaisée et fraîche,
d’une fraîcheur d’Avril paradisiaque !


Et le mouvement oscillatoire de tes flancs
parachève l’édifice de ta beauté
et soutient la comparaison
avec le pavillon de lumière
qu’un ange déploie
au-dessus de la tête d’un croyant,
quand celui-ci prie !


LE PAVILLON DE LUMIERE

RECUEIL INEDIT. DU 08 AU 15 AVRIL 2009