La Rivière Délicieuse
Au milieu de la haute vallée,
bien aérée,
de ton ventre délicat,
roule ses eaux délicieuses
la petite rivière de ton vagin
aux bords de rubis,
de gemmes de toutes formes
et de métaux précieux,
comme l’or et le cuivre !
Et, tel est l’éclat
des berges de cette rivière,
que la faculté de la vue
est anéantie chez l’homme
qui t’aime,
et celle de l’ouïe est abolie !
Ah ! Quelle taille fine
de roseau ondoyant
que la tienne,
quels seins galbés que les tiens,
et quel derrière !
En fait, à la place du derrière,
tu possèdes un océan de cristal
ou un dôme de large base
et d’une blancheur éblouissante,
car immaculée jusque dans sa conception !
Ô sultane bien-aimée,
quand tu es assise sur mes genoux,
ta croupe me pèse,
tant elle est lourde !
Mais, quand tu te lèves,
elle me pèse encore,
par son absence,
en sorte que,
quand tu t’approches de moi,
tu me fais vivre,
et quand tu t’éloignes,
tu me fais mourir !
Quand je m’allonge
sur une pelouse embaumée d’Avril,
auprès de la petite rivière paisible
de ta vulve,
je crois qu’un oiseau fabuleux
m’emporte vers la voûte du ciel,
alors que se font entendre
les voix des houris
qui chantent les louanges du Seigneur,
cependant que se lève
le zéphyr merveilleux du printemps
qui répand sur mon visage
son haleine,
parfumée par le souffle des violettes !
LE SOUCI D'OR
RECUEIL INEDIT. DU 16 AU 23 AVRIL 2009