L’Alexandrine


Ô belle Alexandrine,
ton visage est une cassolette d’or
où brûle le nard très noir
de tes prunelles qui étincellent
comme des soleils noirs
ou comme des mainates
au plumage brillant et noir !


Tu balances ta croupe en marchant,
tout en regardant gentiment de côté,
de manière à faire s’envoler
les raisons les plus lourdes
et à illuminer les esprits
les plus obscurs !


Or, la résurrection des morts
promise par les Écritures
n’arrivera qu’au matin d’Avril
où tu te décideras enfin
à sortir toute nue de ta demeure
en balançant ton si volumineux derrière
qui défie les fesses
de toutes les belles filles d’Égypte
et qui est cause de perdition
pour tous les hommes d’Alexandrie
ou de l’Iskenderun des Arabes !


Quel philtre, quel baume
et quel dictame peuvent être comparés
à la sève pourpre
qui anime tes flancs
ronds et gras
et toute ta chair de démone,
de djinnia
ou de houria immortelle ?


Avec quelle science des effets
tu chantes des vers fameux
en t’accompagnant toi-même
au luth de Damas
et comme je crois perdre la raison
quand je te regarde
et que tu me parles de tes yeux
et de tes lèvres !


LA SEDUCTRICE DU SOLEIL

RECUIEL INEDIT. DU 24 AVRIL AU 1ER MAI 2009