La Séductrice du Soleil


Dès que j’ai pu constater
par mes yeux de troubadour de l’été
et par mes mains d’amant du printemps,
oui, dès que j’ai pu vérifier
qua ta hanche est blanche
et large ainsi qu’une fleur de magnolia,
tendre à la fois et ferme
comme la chair d’un porcelet nouveau-né,
veloutée comme le beurre
et sucrée comme un sorbet de miel et de rose,
j’ai pris la tête d’un cortège triomphal
de joueurs de luth indien
et de guitare andalouse,
suivis d’un bataillon
de mille cavalières nues,
chacune vêtue d’un éventail
de plumes de paon,
elles-mêmes suivies
de joueuses de harpe davidienne
qui portent sur la tête
un casque d’or,
surmonté d’une colombe d’argent !


Et de traverser ainsi
tous les quartiers de Sanaa,
la capitale du royaume du Yémen,
cependant que des gens du peuple,
des femmes et des enfants
se joignent au cortège de ta gloire,
afin qu’ils puissent, eux aussi,
célébrer nos accordailles,
conséquence de ta grande,
de ta prodigieuse beauté,
ô séductrice du soleil,
ô tentatrice des habitants du Ciel,
de la Terre, de la Lune
et de l’Enfer
et jouvencelle accomplie
de Perse et d’Arabie !


LA SEDUCTRICE DU SOLEIL

RECUIEL INEDIT. DU 24 AVRIL AU 1ER MAI 2009