La Salle d’Émeraude


Quand tu marches,
tu remues ta croupe divine
et tous tes autres irrésistibles appas
avec une souveraine sensualité
et une profonde langueur !


Tu fais de la sorte
tourner les têtes
et s’envoler tous les coeurs,
ô beauté plus que parfaite,
ô jouvencelle racée
qui es pareille à la pleine lune,
quand elle se couche à l’occident
par une nuit de Juin
touchant à sa fin
et où l’aube est déjà annoncée
par les trompettes d’or
de mille anges,
cependant que mille houris du paradis
chantent célestement,
en s’accompagnant sur des luths persans !


Or, ton corps est si voluptueux
qu’il appelle manifestement
un copulateur vigoureux,
afin que celui-ci l’abreuve du suc de la vie
qui régénère la peau
et multiplie la beauté
partout où elle se trouve !


Car tu n’éprouves pas seulement
le besoin de caresses
sur les prairies les plus sensibles
de ta chair souple,
mais tu exiges aussi
d’être pénétrée par la Porte de la Victoire,
celle qui, à Bagdad,
mène au palais du Calife des Arabes,
Haroun-al Rachid !


Oui, c’est au fond de ce palais
que se trouve la salle,
taillée dans une émeraude géante,
de ta vulve,
aux portes de laquelle
sont étendues les Filles de la Mer,
belles comme des lunes !


L'IMPERATRICE DE LA LUNE

RECUEIL INEDIT. DU 02 AU 10 MAI 2009