Haleine de Houria
Ô plus musicale
que les merveilleux nuages
qui passent dans le ciel,
tu es une guitare sur laquelle
on n’a jamais joué
et dont les cordes
je suis le premier à toucher
avec ma plume d’oie !
Oui, tu es une vallée vierge
que je façonne en la labourant,
une prairie innocente
que je modèle en l’irriguant,
et un pur désir
que je comble en le célébrant !
Ah ! Comme la perfection de l’art
connaît ton corps !
Car le soleil se lève
de derrière ton front
et la nuit étoilée et embaumée de Mai
descend de ta sombre chevelure
sur mes prunelles qui la mirent !
Or, les fleurs empruntent leur parfum
à tes cheveux soyeux
que tu baignes dans l’eau de jouvence
et l’élixir de l’amour !
Et les myrtes
et les rameaux des peupliers blancs
empruntent leur flexibilité
à ta nuque,
plus tendre et plus souple
qu’une tige de rose,
et à ta taille,
plus fine et plus étincelante
qu’un cheveu d’or
ou qu’une bague au chaton de topaze !
Et le musc de Chine,
ainsi que l’ambre de l’Inde
et le camphre du Siam,
on ne peut les cueillir vraiment
que dans ton haleine de houria !
Ô plus fraîche et plus parfumée
qu’un sorbet au sucre
parfumé à l’essence de rose,
puissent un jour les roses elles-mêmes
t’égaler en arômes, en tendreté
et en fines colorations !
L'IMPERATRICE DE LA LUNE
RECUEIL INEDIT. DU 02 AU 10 MAI 2009