À l’Impératrice de la Lune
Ô harpe qui apprivoises
les tigres, les léopards et les lions
par les notes inouïes que tu égrènes,
ô vierge du désert
aux belles hanches
qui soulèvent de long en large
toutes les tribus de l’Arabie,
ô dame dont le regard incendiaire
trouble les princes, les empereurs,
les génies de l’air
et jusqu’aux esprits des morts
qu’il arrache à leur sommeil éternel
en les ressuscitant !
Jamais, ni dans le passé,
ni dans le présent,
n’est née chez les humains
une fille comparable à toi
par la beauté
et les qualités de l’âme !
Vite, que j’emporte une rose de mon jardin
que, quand tu passeras sur mon chemin,
je te lancerai sur le visage,
tout en t’envoyant un baiser retentissant !
Ô Impératrice de la Lune entière
et des nues de rêve
de l’Aurore,
vois ces myriades d’hommes et de femmes
que tu tiens sous ton joug
par le seul effet
des ineffables charmes de ton corps
et de ton esprit plus éloquent
que le langage des fleurs
et que le chant printanier des oiseaux !
Aussi longtemps que j’aurai
l’indicible loisir de bâtir des hymnes,
comme jadis on bâtissait des mosquées,
des pagodes ou des cathédrales,
je célébrerai ton nom
qui est Splendeur de l’Aurore,
fille de la Volupté !
Car Dieu a mélangé en toi,
avec un rare bonheur,
la pourpre aux émeraudes,
les améthystes aux rubis
et les diamants bleus aux perles roses !
L'IMPERATRICE DE LA LUNE
RECUEIL INEDIT. DU 02 AU 10 MAI 2009