La Rose Flamboyante
Je t’aimerai tant que les roses
grimperont sur les palmes,
ô plus belle que les roses
et les palmes,
ô plus pure que les lys des champs
et les anémones de Néman,
ô plus magnifique que les genêts en fleur
et les coquelicots de Mai
et plus substantielle que le vin de Perse,
pourtant vital pour les amoureux !
Et de ranimer les morts
par ton ardeur de soleil de Juin
et par les mouvements langoureux
de tes yeux brûlants,
ô ma ronde tourterelle,
ma craquante perdrix apprivoisée,
ma colombelle chanteuse !
Ah ! Comme ton corps est tendre
et craquant à la fois,
divinement frais
comme le feuillage printanier du mûrier
et ombreux comme un verger d’oasis,
à Chiraz la Prophétique
ou à Ispahan l’Impériale,
ou ainsi qu’un jardin de tulipes enflammées
auprès de la Caspienne !
La partie de ton ventre
qui regarde vers l’Orient
est un plateau d’or,
chargé de dattes, de figues et de raisins,
et celle qui regarde vers l’Occident,
un plateau d’argent
chargé de miel et de confitures !
Et le tout est recouvert
d’un brocart d’or rouge,
constellé de perles et de pierreries,
sous lequel on devine
ou on pressent la présence chaude
de ta vulve rose
qui trône au milieu de ton ventre
comme une rose flamboyante !
L'EMPIRE DE NARD
RECUEIL INEDIT. DU 11 AU 18 MAI 2009