La Magnifique Épousée


Ô femme plus belle
que toutes les topazes d’or
de la mer Rouge
et plus magnifique
que tous les palais de marbre rose
de l’empire des Indes,
que l’aurore, jaillissant en flammes
de l’océan,
éclaire ta couche d’amour !


Ô toi qui brilles comme une hyacinthe,,
apparais donc, pareille à une nouvelle mariée
dont les lèvres sont un flambeau allumé
et la chevelure une comète qui passe
dans le ciel de Mai,
au soir des épousailles !


Ô épousée plus délicieuse
que les cerises de Kâmal,
jamais je ne déserterai ta couche
et jamais je ne détournerai mes caresses
de tes mammes vigoureuses,
sois-en sûre,
ô toi qui me confies ton moindre secret
et me fais part du moindre de tes soucis !


Et, de même que la vigne flexible
enlace les arbres
en grimpant sur eux,
de même moi, je t’enlacerai
en tenant tes bras
serrés dans mes deux bras !


Ah ! Quelles félicités inouïes
tu me prépares
et quels bonheurs exceptionnels
tu promets,
comme, par exemple, le bonheur
qui consiste à voir ensemble,
de la terrasse de notre maison,
émerger le soleil levant
d’entre les flots de l’océan Indien !


Ah ! Que viennent les temps
où, ainsi qu’un pigeon,
je picorerai la divine ambroisie
dans ton coeur chaud !


Or, heureux
celui qui peut,
assis sur une terrasse de café,
te voir parader,
en te balançant fortement
et, à plus forte raison,
celui qui peut, assis face à toi,
te contempler dans les yeux
et écouter ton rire de déesse !


Ah ! Puissé-je engendrer,
en unissant mon sperme
à ta semence de femme,
une fille ou un fils
dont le visage pur
fera foi de mon feu intérieur
et de ta chaste beauté !


LE VASE D'AMOUR

RECUEIL INEDIT. DU 19 AU 27 MAI 2009