L’Écharpe d’Améthystes
Ô ma toute belle damoiselle,
plus bellement aimée
que tout autre femme
dans le passé ou dans le présent,
tes dents sont blanches ainsi que des pâquerettes
ou des fleurs de cerisier de Chine !
Et tes cheveux sont les myrtes
qui poussent sur les rives de l’Eurotas,
cette rivière qui roule ses eaux brillantes
près de Sparte,
dans le sud de la Morée !
Cependant, ta cuisse évoque
la côte arrondie du Pirée
et tes fesses les remparts de Larissa,
ville fameuse de Thessalie,
ou la Longue Muraille d’Athènes
ou enfin, la citadelle de Thèbes
bâtie par un aède !
Et au sommet de tes cuisses de nacre,
s’étale ta vulve,
semblable au port d’Alexandrie
où jadis se rassemblait la flotte turque
battant pavillon ottoman
et prête à attaquer la Chrétienté !
Or, jamais port ne fut aussi glorieux
que ton port à toi,
et jamais amiral n’y fut accueilli
avec autant d’honneurs
que moi, ton amant de toujours !
Et jamais, oui, jamais une félicité
telle que la nôtre
ne fut aussi désirable
et aussi désirée par les mortels !
Et toi de respirer les roses
comme la félicité !
Et les montagnes violettes du Roum
de ceindre ta taille fine
et tes flancs rebondis
d’une écharpe d’améthystes !
LE VASE D'AMOUR
RECUEIL INEDIT. DU 19 AU 27 MAI 2009