La Couronne d’Ariane


Ô toi qui es le sourire du ciel,
le grand rire sonore des déesses de l’amour
et toute la joie de l’Ida crétoise,
tous les peuples de Crète,
aussi bien les Minoens ou Etéocrétois de l’Est
que les Mycéniens et les Doriens de l’Ouest,
reconnaissent en toi leur héroïne,
leur Ariane ou Ariadne
au corps de platane
et à l’âme de mille harpes,
celle qui fut abandonnée,
bien que nouvelle mariée,
sur le rivage désert de Naxos, l’Égéenne
et la Cycladique,
par Thésée, l’amant athénien d’un jour,
et Celle aussi qui fut couronnée
dans le ciel
par Dionysos, son Époux olympien !


Ce n’est pas sans doute par hasard
que tu es la fille de Pasiphaé,
cette pleine lune d’Août,
toute belle et toute resplendissante
et qui, par un sort funeste,
s’amouracha d’un taureau envoyé par Poséidon
et donna naissance à un fils
à tête de taureau, le Minotaure !


Et, c’est, peut-être, pour expier
la faute de ta mère
que tu connus tant d’alertes,
mais, à la dernière minute,
un miracle survint pour toi,
grâce à l’apparition inespérée
d’un Immortel, Dionysos-Bacchos,
qui, à la différence du mortel Thésée,
devait t’aimer d’une amour éternelle
sur le rivage même de Naxos,
lieu de ton éploration
et puis, de ton apothéose !


Et, après une indolente après-midi d’été,
une couronne astrale d’apparaître
dans le ciel de Crète
d’entre les lapis-lazuli aériens
qui s’y baignent,
oui, une couronne, la tienne,
ô Ariane, fille de Minos et de Pasiphaé
et petite fille de Zeus et d’Europe !


LA ROSE DE LA JEUNESSE

RECUEIL INEDIT. DU 28 MAI AU 06 JUIN 2009