Brise de Luths Indiens


Ô fille ardente et mystérieuse
aux yeux de feu et d’obscurité,
je chanterai ici tes joues
plus soyeuses que les roses rouges
et que les papillons de nuit,
ta hanche plus lisse
que le duvet des cygnes
et tes mammes semblables à deux grains de musc
dans une soucoupe de porcelaine !


Comme tu me plais quand tu sors du hammam,
nue sous un voile de soie bleue,
avec ce corps tendre de partout
et fondant ainsi qu’une motte de beurre fin,
oui, avec ton corps plus doré
que les eaux du Nil
au crépuscule d’été !


Et comme j’aime à contempler
tes cuisses belles comme des dorades roses
et dorées comme l’ambre du soleil,
ni grosses, ni maigres, potelées,,
bien épilées
et sans tache aucune,
immaculées comme Marie, la Mère de Jésus !


Quand je te tiens contre mon coeur,
je me crois transporté dans un Éden
habité exclusivement
de jouvencelles de dix-sept, ou dix-huit ans,
aux yeux d’ivoire et d’ébène
et dont les corps frais
sont pareils aux eaux courantes
dans la plaine verdoyante
qui se trouve aux portes du Caire !


Et tu es toi-même ce que devait être
la ville du Caire
autour de l’An Mil de l’ère chrétienne :
une cité fabuleuse
aux quatre cents coupoles de mosquées,
aux mille dômes de palais
et aux dix mille souks
regorgeant de richesses prodigieuses !


Ô fille pareille à la brise
qu’exaltent mille luths indiens,
étends-toi à mon côté droit,
sur ce divan de brocart, parfumé à l’ambre !


DEUX GRAINS DE MUSC

RECUEIL INEDIT. DU 07 AU 14 JUIN 2009