Rêve d’Alcôve


J’aime le confort, l’aise et le silence
qui règnent dans l’alcôve
où je peux rêver
à tes charmes innombrables,
ô jeune vierge,
plus belle que les fleurs des étangs,
oui, plus belle que les lotus vermeils
des Indes
et que le ciel grandiloquent de Juin !


Or, naître parmi les roses,
puis s’épanouir dans l’air rose
d’une fin de printemps,
entre la mer d’épis mûrs
de ses cheveux,
voilà ce qu’ambitionne toute jeune fille
qui veut devenir une grande amoureuse,
de ces amoureuses
dont parlent les annales royales
et que chantent avec bonheur
les trouvères de toutes les nations !


Ô toi dont les mammes sont
des grains de raisin rouge
et la hanche, un bassin d’albâtre
rempli de pièces d’or
et porté par les deux piliers d’or
de tes cuisses arrondies et fermes,
donne-moi un luth indien,
afin que je célèbre sur lui,
et mon amour,
et tes yeux clos
qui rêvent en silence !


Vraiment, caresser tes épaules rondes
et la naissance de tes bras potelés,
c’est boire de l’eau glacée
à une source de montagne
en pleine canicule de Juillet,
et c’est plonger son visage
dans les lauriers roses qui ornent
les chemins de campagne
durant l’été grec ou andalou !


Oui, chanter ta pureté,
ô vierge chaste,
c’est être un Grec ou un Andalou,
voire un Arabe de souche pure !


LA CATHEDRALE DES CARESSES

RECUEIL INEDIT. DU 15 AU 24 JUIN 2009