Ivresse d’Été
Ah ! Comme j’aime me mettre,
à trois heures de l’après-midi,
sous un pin chevaleresque
dont les racines souterraines sont
mes cheveux
et le feuillage, mon coeur
écrasé de bonheur
et presque dévoré par la Mère Nature,
au milieu de l’embrasement général
de l’été
dont le ciel indigo
transperce de part en part
mon corps léger
comme l’aile d’un papillon diurne !
Et comme j’aime de ce pin incliné
contempler au loin la mer
dont le mouvement paresseux
évoque le doux ondoiement
d’une croupe féminine,
quand celle-ci est gouvernée
par le rythme créateur
propre à la contenance des dames
rêvant du sexe de l’homme
entre leurs cuisses robustes
et arrondies vers le haut
et des paumes de celui-ci
sur leurs mammes dures de désir !
Ah ! Comme j’aime en été,
saison de la béatitude terrestre
et de la blonde ivresse,
oui, comme j’aime en été
contempler ta tête,
ô ma princesse Bien-Aimée,
ta tête châtaine
tendue en arrière
et laissant voir un cou de cygne blanc
et une gorge de tourterelle,
chanteuse comme la mer !
Or, c’est dans cette pose provocante
que je rêve de te surprendre,
puis de te prendre,
un jour d’été
où je serai embrasé
par le Chien de Juillet !
LA BANNIERE ECARLATE
RECUEIL INEDIT. DU 25 JUIN AU 03 JUILLET 2009