Passion de Cygne


Ô plus belle qu’un cygne royal,
tu es douce comme le sucre,
suave comme le miel,
facile comme l’aise,
molle comme la tendresse,
adorable comme l’amour,
chaude comme le soleil,
délicate comme une fleur de prunier
et enchanteresse comme une fée !


La séduction universelle que tu exerces
ne peut être qu’une source de béatitude
pour moi
qui te convoite depuis longtemps,
depuis toujours !


Tu écrases ma poitrine
sous le poids de tes seins
gras et lourds,
tout en chantant l’amour
d’une voix séditieuse à la fois
et mélodieuse !


Et tu te livres à des jeux savants de hanches,
sous mes yeux aveuglés de volupté,
cependant que tu me lances
des oeillades enflammées,
accompagnées d’envois de baisers
qui me font frémir
jusqu’à la moelle des os
et font germer des visions
dans la partie droite de mon cerveau !


Et moi de te célébrer
sur ma flûte
enchantée par tes regards
où l’on lit le plaisir
porté au degré suprême !


Tantôt, je t’enlace
par ta taille flexible,
tantôt je te baise
sur ta bouche vermeille,
tantôt je regarde ton sourire,
et tantôt je te cajole, ô câline !


Et toi de t’allonger sur le matelas
de plumes d’oie,
cependant que moi,
je me couche sur ta gorge bénie,
tout en buvant la rosée de tes lèvres
et en caressant de la main gauche
tes flancs élargis à souhait
et de la main droite
tes cheveux châtains,
plus lisses que des plumes de perroquet !


Après avoir atteint de la sorte
le zénith de la jouissance,
tu entreclos les paupières,
cependant que moi,
je renais à l’amour
et te demande de recommencer
jusqu’à l’épuisement complet
et l’exténuation intégrale !


C’est qu’entre-temps,
par mon éloquence subtile,
à laquelle nulle femme ne résiste,
je t’ai dérobé tes faveurs,
après avoir dénoué
cette ceinture aimée
qui, quand tu es habillée,
fait tant ressortir ton bassin,
plus ensorceleur que le bassin d’une déesse
et pour lequel un prince
serait capable de se ruiner !


LE CHATEAU DES DESIRS

PUBLIE PAR ENCRES VIVES. COLL. LIEU. SEPTEMBRE 2009