Oasis de Magnolias


Durant la saison froide,
je m’abandonne au plaisir
d’évoquer les caresses
que d’habitude je te fais en été
sur les yeux, les lèvres,
les épaules et les hanches !


Car, c’est alors comme si je caressais
des perles roses, des turquoises,
des émeraudes, des rubis,
des hyacinthes, des améthystes,
des topazes, des saphirs,
des pierres d’onyx, des grenats
et des hématites !


Comment ne pas évoquer ces instants
où je plonge dans ta chevelure
comme dans un bain de parfums
de la nuit finissante d’Août,
oui, dans un bain de parfums,
tels qu’on les respire au Hedjaz
ou au Khotan,
juste avant l’aube d’été ?


Et comment, assis au coin du feu,
alors que dehors il neige et il vente,
oui, comment ne pas me rappeler
les extases estivales
où je plonge mon visage
dans tes aisselles,
à la recherche des arômes
qui me conduiront au vertige final,
juste avant la fusion de nos âmes,
aboutissement mystique
de la pénétration ?


Sous le soleil blême de Janvier,
je me souviens de ton pubis verdoyant,
pareil à une oasis de magnolias énormes,
sous laquelle un large canal
d’eau courante
entretient une fraîcheur d’Éden,
cependant que l’odeur
de ces arbres en fleurs
font gémir tout l’Irak
dont tu es la merveille !


Or, sous les nuées amoncelées de l’hiver,
je me souviens de ton corps nu
qui en été fait pâlir la pleine lune,
et je pleure comme un jeune prince
énamouré !


L'ILE REVEUSE

RECUEIL INEDIT. DU 06 AU 12 AOUT 2009