Sous les Tentes d’Hyacinthe
Quand tu apparais dans la Cité Sainte,
cependant que ta hanche ondoie
comme un nid chaud
à l’extrémité d’une branche
ou ainsi qu’un bouton de nénuphar
sur un lac agité par le zéphyr,
oui, quand tu apparais dans la Grand-rue,
résonnent les trompettes
qui saluent le lever de ton soleil
et se font entendre les acclamations
des adorateurs du feu persans,
alors que l’air se dore
du feu de ton regard persan !
C’est dire la beauté de tes prunelles
plus tendres que les prunelles de la chamelle
sur laquelle Mohammed
s’est enfui de La Mecque,
et plus douces que celles de l’âne
qui porta Jésus
lors de son entrée triomphale
à Jérusalem, le dimanche des Rameaux !
Ô ta croupe,
ce gâteau de miel et de haschich !
Ô ton parfum,
ce buisson de roses !
Par le sombre passé,
je me consolais de ton absence
en écoutant la plus suave des musiques,
la musique des Indes !
Mais depuis que j’ai entendu
la musique de ta voix,
je ne veux plus entendre
aucune autre musique,
et même les voix
des femmes de mon pays
me paraissent barbares,
comparées à ta voix de brune fauvette
chantant les louanges
de l’azur d’Août !
Et tes seins de se couronner
de roses cramoisies
et de palpiter rythmiquement,
au gré des battements de ton coeur
gardé dans le plus précieux
des écrins,
l’écrin de ta mamme gauche !
Et tes jambes d’apparaître
dans mon ciel de libre oiseau,
toutes blanches
comme l’Oronte sous la lune d’Antioche !
Or, tu es si parfaite en tout,
que je suis sûr de te rencontrer,
quand cette vie sera finie,
oui, je suis sûr de te rencontrer
sous les tentes d’hyacinthe et d’émeraude
du Paradis des Croyants,
là où vivent et chantent les houris !
L'ILE REVEUSE
RECUEIL INEDIT. DU 06 AU 12 AOUT 2009