L’Avenue de Palmes


Une avenue de palmes
auprès de la mer,
voilà le sceau de ton passage
sur la terre,
ô déesse qui m’enflammes comme la lune
et qui me brûles comme la brise du soir,
en été !


En effet, comment éteindre
le feu de l’amour
qui brûle jusque dans le pollen
du lotus recouvert d’eau
et jusque dans le calice des roses
sur lesquelles tombe la rosée
au clair de lune d’Avril ?


Quand j’entends résonner
le verbe incantatoire des cigales,
je me sens emporter
par la magie de ta beauté,
oui, par la sorcellerie de tes appas
que je n’évoque qu’en tremblant,
qu’en voyant mon sang se figer
comme le sang du soleil couchant !


Et ma tête alors de bourdonner
comme une abeille qui tourne
autour d’un pot de miel !


Par les nuits divines
du mois de Mai indien,
j’écoute ton chant
qui caresse la campagne,
oui, j’écoute ta voix de femme
chaude et grave,
et je ruisselle d’amour,
comme la nuit divine de Mai !


Puissé-je, par une nuit pareille,
entrer dans ton corps,
plus blanc que les fleurs d’une clématite,
à travers tes lèvres,
plus rouges que les fleurs d’un grenadier !


NYMPHEAS GEANTS

RECUEIL INEDIT. DU 13 AU 21 AOUT 2009