À la Statue du Soleil
Ô ma seule aimée,
si tu m’abandonnes,
mourrai-je par le poison
ou par le feu,
par la corde
ou par l’eau ?
Je ne sais, mais je mourrai !
Car tu es la belle des belles,
le sourire du plaisir,
le rire du bonheur,
l’icône de la bonté,
la statue du soleil,
l’étendard de la liberté,
le cygne blanc de l’harmonie,
le symbole de la sérénité,
le jardin de lumière
dont l’eau est pure
et dont les fleurs flamboient
à perte de vue
et chantent à perte d’haleine !
Hier, en ce jour
où je devais solennellement
choisir ma Bien-Aimée
d’entre les jeunes filles de mon quartier,
oui, hier au crépuscule,
en me promenant dans le jardin de roses,
j’ai cru te reconnaître,
oui, j’ai cru que tu étais incarnée
dans toutes les passantes
qui toutes, oui, toutes,
avaient ta figure !
J’ai aussitôt réalisé
que c’était là une ruse des déesses
qui s’étaient elles-mêmes métamorphosées
en passantes qui avaient ta beauté,
afin d’obtenir, à ta place,
ma préférence !
Alors, je me suis mis
à élever une prière aux déesses
où j’affirmais que c’était toi,
telle qu’en toi-même,
que j’avais depuis longtemps choisie
pour être ma maîtresse
et que je ne t’avais abandonnée
ni en pensée, ni en acte,
jamais !
Et je leur demandais
dans ma prière
de mettre fin à ce singulier prodige
en permettant que tu m’apparaisses,
toi, ma seule vraie amante !
Voyant ma ferveur
et ma constance,
ces déesses renoncèrent à leur artifice
et aussitôt tu m’apparus
et je t’offris une rose rouge,
manifestant par là
mon choix irréversible,
mon choix indélébile !
Ne m’abandonne pas,
ô toi, une mortelle
que j’ai osé préférer
aux déesses immortelles !
LA STATUE DU SOLEIL
RECUEIL INEDIT. DU 30 AOUT AU 06 SEPTEMBRE 2009