La Douce d’Amour


Ô douce d’amour,
plus belle que l’icône
de la Vierge des chrétiens
peinte par Saint-Luc,
la pensée du sage qui t’invoque
se parfume de musc pur
ou de myrrhe de Marib
et l’hymne du troubadour qui te chante
devient un baume pour toutes les générations
et une oriflamme
pour tous les fidèles d’amour !


Par toi, Corinthe, Paphos
ou Babylone,
anciennes métropoles du plaisir,
oui, ces cités mille fois dévastées,
ravagées, brûlées, incendiées,
pillées, ruinées et rasées,
oui, par toi ces hauts lieux de la volupté
revivent !


C’est que tu inspires
la pensée du plaisir véritable
à tous les humains !


Par toi, le mirage le plus trompeur
du désert
devient un lac aussi profond
que le lac Victoria,
coeur de l’Afrique
ou prend sa source le Nil !


Par toi refleurit
l’immense roseraie de Perse,
abandonnée depuis des lustres
et condamnée à disparaître
par l’indifférence des anges mutins !


Par toi enfin, le vin de l’ivresse
se décante, se purifie
et devient prêt à être bu
et à réjouir le poète
qui meurt d’amour pour toi,
lui qui ne craint guère la mort,
mais seulement de mourir
sans t’avoir approchée, embrassée,
baisée et pénétrée !


Et quand le Chien de Juillet
darde ses flèches incandescentes
contre ma glande pinéale,
située au sommet de mon crâne,
je cherche en toi l’eau glacée
qui étanchera ma soif
et l’ombrage qui caressera mon cerveau,
siège de mon âme !


PHARES D'ESPAGNE

RECUEIL INEDIT. DU 07 AU 14 SEPTEMBRE 2009