La Rose de la Roseraie du Paradis
Ah ! Que ne suis-je pas Ibn Khafaja de Valence
pour chanter l’ivresse qui m’emporte
quand je pose des baisers
sur les bouts de tes seins
et mon vertige,
qui ferait mourir même un dieu,
et qui m’envahit
quand je fais ployer ton flanc
comme une branche de peuplier,
cependant que tout ton corps tremble
et qu’une mer démontée
vient se briser
sur la plage de tes hanches !
Ton visage, plus beau
qu’un visage de miniature persane,
oui, ton visage et ta voix,
plus mélodieuse que la rivière de Chiraz,
me laissent éperdu,
quasi-extatique !
Tes dents sont plus blanches
que les pâquerettes d’Avril
et ta joue est une rose
cueillie dans la roseraie du paradis !
Et en rêve tu me souris
plus magnifiquement qu’une Reine de Grenade
et la puissance de Salomon
se concentre dans tes prunelles noires
qui me regardent jusqu’à l’âme !
Ô brise de Septembre
qui embaumes le moût,
ta sombre chevelure est ma Kaaba,
ton souvenir est mon Coran,
ton âme est ma Bible,
ton coeur, mon Nouveau Testament
et ton esprit, mon Véda !
Et ma religion est ton amour !
PHARES D'ESPAGNE
RECUEIL INEDIT. DU 07 AU 14 SEPTEMBRE 2009