Vent de Qasidas
Ô mon blanc peuplier préféré,
mon oranger aimé,
dans la tempête j’entends impassible
la foudre tonner
et les cieux se déchirer,
mais je n’entends pas sans tressaillir
ta jupe moulante
craquer sous la forte poussée
de tes fesses magnificentes !
Car, que sont ouragans et typhons,
comparés aux tornades du désir ?
J’entends, dans la maladie,
avec indifférence
mon coeur battre irrégulièrement,
mais je ne puis t’entendre chanter,
sans pleurer !
Car, que sont les maladies du corps
comparées à la maladie d’amour ?
Quand, blessé, je saigne,
j’étanche d’une main ferme
le sang de ma blessure
et cependant je tremble
quand je regarde la rose rouge
à cent pétales
de ta vulve !
Car, que sont les blessures de guerre,
même causées par un ennemi mortel,
oui, que sont les blessures de guerre
comparées aux blessures d’amour ?
Quand je compose, dans un solennel silence,
une qasida qui me grise,
je me bats contre des démons redoutables
avec le sourire,
mais ma vie s’arrête
quand tu me baises sur les lèvres !
Car, que valent mille effroyables démons,
face à un seul
de tes baisers ?
Cependant, écoute le vent gémir :
c’est le vent de mes qasidas
qui te fait frémir,
ainsi qu’un tremble
sous la brise !
VENTS DE QASIDAS
RECUEIL INEDIT. DU 22 AU 27 SEPTEMBRE 2009