L’Eté du Coeur


Je ne m’aperçois guère
de l’hiver qui vient,
car je me souviens de l’été
où ta grâce resplendissait
et où, à chaque vibration de lumière
correspondait un ondoiement de tes hanches,
et à chaque onde de choc
reçue de la pleine lune,
un surcroît de clarté de ta peau !


Non, je ne regrette pas le soleil perdu,
car je reçois la caresse
de ton regard velouté,
pareil au regard d’une petite chatte câline !


Je ne regrette pas non plus
le vent chargé de parfums,
car ton haleine est encore plus parfumée !


Sache que tant que je désirerai
la rivière embaumée de ta chevelure,
les jujubes de ta bouche,
les lunes d’été de tes seins
et les melons d’or de tes fesses,
oui, tant que j’aurai des désirs,
ce sera l’été permanent
dans mon âme !


Car le Désir est l’Eté
et l’Eté est le Désir !


À l’instant même
où mon âme s’en ira pour toujours
de mon corps,
je prononcerai ton nom
et celui du pays béni
qui pendant tout un été
fut le palais
qui abrita notre amour !


Quand je mourrai,
les jardins du Paradis
ne me feront pas oublier
les pins et les platanes
de cette contrée méridionale,
oui, je n’oublierai pas ces arbres
sous lesquels je connus des délices
qui, aujourd’hui encore,
m’arrachent des larmes !


Et le murmure des fontaines du Paradis
sera moins mélodieux pour moi
que la musique des fontaines
de cette cité du Midi français
où je tombai à jamais
amoureux de toi !


Cependant, je rêve à ton éblouissante nudité
sous un micocoulier de Provence
dont l’haleine te bercerait
comme une anémone au vent !


Je jure sur la fixité
du soleil d’été,
d’être fidèle à l’amour
que celui-ci fit naître
dans mon coeur
à jamais bouleversé,
émerveillé et fasciné !


VENTS DE QASIDAS

RECUEIL INEDIT. DU 22 AU 27 SEPTEMBRE 2009