Le Chemin de Tamaris
Hafiz de Chiraz m’a appris
à suivre mon solitaire chemin de tamaris
qui longe la mer étincelante,
sans étouffer mes soupirs,
sans travestir mes tourments multiples
sous une apparence de joie
et sans grimer la vérité
sous une plume trompeuse,
instigatrice d’illusions,
voire d’hallucinations !
Et, c’est aussi lui et quelques autres Persans
qui m’ont conduit d’un pays brumeux
à la lumineuse contrée
d’une vie qui ne nous berce point
de fausses promesses,
jamais tenues !
Car le soleil de l’Orient
qui, en fait, est le soleil de l’Aurore,
ne tolère point les ténèbres,
ni les brumes épaisses :
il n’est que l’azur immaculé
où tu vogues,
ô vaisseau de grâce,
ô ma fervente amoureuse !
Voilà pourquoi, je ne puis imaginer
dans le temps présent
une existence de femme
plus digne que la tienne
d’être louée par les troubadours,
pourvu qu’il y ait encore des troubadours
et des dames à célébrer,
ce qui reste à prouver,
quoique peu probable !
Et il n’est pas d’Amour qui puisse,
par les temps féroces où nous vivons,
oui, il n’est pas d’Amour
qui puisse surpasser mon Amour !
Une minute passée avec toi
est une année de jouissance
poussée jusqu’au raffinement
le plus extrême,
et, si la vie ne durait qu’une heure,
je passerais volontiers cette heure
en ta compagnie,
ô toi qui es à la fois
mon porte-coupe
et la plus douce
d’entre les douces de Dieu !
Le temps n’est-il pas venu,
après tant d’années amères,
oui, le temps n’est-il pas venu
où une jeune fille,
non seulement me versera à boire,
mais aussi partagera sa coupe
avec moi ?
LE CHEMIN DE TAMARIS
RECUEIL INEDIT. DU 28 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2009