À une Brésilienne
Depuis l’aube des temps,
des millions de belles enfants,
pareilles à des roses,
se sont épanouies dans les jardins
de la vaste terre
et aucun homme à ce jour
n’a réussi à cueillir leur amour
sans se blesser !
Tu es une de ces roses,
tu as vingt ans à peine
et tu as déjà des milliers d’adorateurs,
et des centaines de rossignols
se grisent chaque nuit
de ton teint et de ton parfum,
en chantant jusqu’au matin !
Jamais les formes et les saveurs
de tes fruits, ô bel arbre fruitier,
ne quitteront ma mémoire !
Jamais la pensée de tes fesses brésiliennes,
bien rebondies en arrière,
robustes et lisses au toucher,
oui, la pensée de tes fesses ardentes
jamais ne sortira de mon esprit !
C’est que, dès ma naissance,
j’ai fait un pacte avec la beauté
et je resterai à jamais fidèle
aux engagements pris à cette époque !
Ô mon Amie, sache que si je suis devenu
fou à lier,
c’est que j’ai suivi le chemin de la beauté !
Cependant, la lune d’Octobre
en son quatorzième jour
coule dans le jardin de marronniers
de tes prunelles !
Et ton sang, plus chaud que le soleil,
coule à l’intérieur de ta chair,
plus fraîche que la lune !
Et ce vin rouge me fait penser
à ton sang plus chaud que le soleil,
et la coupe dans laquelle je le verse
évoque pour moi ta chair
plus fraîche que la lune !
Lorsque tes fins sourcils, tes prunelles de jais
et tes fesses brûlantes
passent devant les yeux de ma mémoire
au milieu de la prière,
le temple lui-même soupire :
c’est que les fidèles, en y entrant,
laissent y pénétrer la brise
qui a baisé au passage
tes cheveux et tes seins
et m’apporte ainsi ton parfum
qui me fait pleurer
de joie douloureuse !
LE CHEMIN DE TAMARIS
RECUEIL INEDIT. DU 28 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2009