Le Culte de la Vie


Ton beau corps, grand et svelte,
est semblable aux arbres qui se dressent
sur les rives de l’Amazone !


Mais la description que j’offre
de ton visage
semble le fait d’une imagination délirante !
Car ta face est si belle
qu’elle paraît imaginaire
aux personnes autres que les initiés
aux mystères de l’amour !


Depuis mon enfance,
je m’adonne au culte de la vie
qui s’est présentée à moi
sous les réjouissants aspects
de ta bouche de fleur de grenadier,
de ta chevelure d’organdi,
de tes joues de plumes de paradisier,
de tes aisselles de menthe sauvage,
de ta gorge de perdrix,
de tes reins d’étoile filante,
de tes fesses sulfureuses,
de ta vulve scandaleuse,
transparaissant
au travers du pantalon moulant,
de ton pubis libidineux
en forme de bec d’oiseau,
de tes cuisses en acier rhénan
et s’envolant tout à coup
vers la voûte céleste de ta croupe divine,
de tes jambes princières,
de ta plante de pied
à la courbe de pont vénitien,
de tes mains qui sont les premières
à m’avoir fait goûter
les joies de l’amour
et enfin, de tes yeux
qui ne sont guère des volcans
sur le point de s’éteindre !


Ô mes Amis, que Dieu vous garde
d’avoir des divertissements semblables,
car ils sont le plus sûr chemin
qui mène au pays de la folie !


Cependant, si les gendarmes à cheval
étaient à mes trousses,
je pourrais tenir contre cent d’entre eux,
à condition toutefois
que je m’assure de ton soutien !
Car un seul de tes baisers
ou une seule de tes caresses
suffirait à me rendre plus puissant
qu’un général d’Empire !


Ton amour est si profondément logé
dans mon coeur,
que si je réussissais à m’éloigner
de toi
pendant un moment,
je reviendrais à toi
et je me prosternerais même devant toi,
en pleine rue !


Car je t’ai donné mon coeur en gage
et je ne puis, sous aucun prétexte,
le reprendre !


LE CHEMIN DE TAMARIS

RECUEIL INEDIT. DU 28 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2009