La Cavalière de Feu
J’a été cloué sur place,
sans pouvoir détacher mes regards
de ton si plaisant corps,
quand tu es passée comme un éclair,
à cheval sur une belle alezane !
En effet, comment pourrais-je
ne pas admirer tes hanches
abondantes et belles et dures,
serrées sous un blanc pantalon moulant,
rehaussé de bottes de cavalerie
à éperons ?
Comme tu sautais voluptueusement
au-dessus de ta selle !
Ta croupe semblait alors
l’arc de feu de l’Amour :
tes cuisses fermement charnues
en étaient les flèches de chair
et tes fesses, la corde enflammée
d’où ces flèches partaient !
Et tu semblais être
un pont de météores
enjambant la lune !
Après avoir ainsi chevauché
pendant un moment,
tu t’es étendue sur le gazon vert
en une posture abandonnée,
à l’ombre fauve de ta cavale entravée !
Cependant, personne ne paraissait
profiter de ta beauté !
Or, une belle femme
demande à être aimée,
comme une belle robe
demande à être portée !
Et le bronze ne brille
qu’à l’usage
et une maison où l’on vit
se dégrade moins vite
qu’une maison désertée,
livrée à la moisissure !
Ô mon bel animal,
ô ma fière beauté,
ma femme fortement désirée,
je voudrais paraître devant toi
en robe d’or, comme Apollon,
et j’aurais préféré que les cordes
de ma lyre
soient également en or !
Sache que si je parvenais
à te posséder
et à jouir de la sorte
de ta chair croustillante
et de ton âme
que je devine opulente,
l’éloge que je ferais de toi
t’assurerait l’immortalité
à laquelle seuls visent
les poètes fervents
et les femmes passionnées !
LA CAVALIERE DE FEU
RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 26 OCTOBRE 2009