À une Déesse et Reine
Tu es une Déesse immortelle
de par l’infinie beauté
de ta croupe fantastique,
plus haute que l’Olympe,
plus large que l’Ossa,
plus dure que le Taygète,
plus élastique que le caoutchouc,
plus agile et plus souple
que le boa,
plus parfaitement recourbée
que le croissant lunaire,
plus voluptueuse que le Pélion,
plus libre que les mustangs ailés,
plus légendaire que le Parnasse
et plus blanche que le Vermion
couvert de neige !
Ah ! Voir ta hanche toute nue,
la toucher et mourir !
Tu es Reine
de par le galbe de tes seins,
égal à celui du Panthéon,
de par ta chevelure
étincelante et noire
comme le jais,
de par ton sombre pubis
semblable à une nuit d’Attique
en été,
de par ta vulve moelleuse et chaude
comme ton coeur,
de par tes cuisses
arquées comme tes sourcils,
de par tes genoux
lumineux comme des soleils,
de par tes jambes
lisses comme l’acier
et claires et longues
ainsi que des ruisseaux
produits par la fonte des neiges !
Sans doute, l’empire de ta beauté
est-il absolu sur toutes choses,
mais ce n’est pas une raison
pour être orgueilleuse
en me méprisant !
Thétis, la mère d’Achille,
elle-même une Déesse,
ne s’est-elle pas donnée
à un roi de Thessalie,
un simple mortel ?
Calypso, une Nymphe,
n’a-t-elle pas essayé
de retenir Ulysse
dont elle s’était éprise ?
Et je n’oublie point Égérie,
une Nymphe des bois
qui a eu commerce avec Numa,
roi de Rome,
à qui elle a inspiré ses lois !
Et le poète tragique,
lui dont le symbole est
le sceptre royal,
méprise-t-il pour autant
le poète lyrique,
ce prince ?
Voilà pourquoi tu devrais m’aimer
d’égal à égal,
bien que tu soies Déesse,
bien que tu sois Reine !
LA CAVALIERE DE FEU
RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 26 OCTOBRE 2009