Regard de Corail


À moi qui ne possède rien,
ni femme, ni maîtresse,
ni enfants, ni richesses,
tu seras tout,
femme, maîtresse,
enfants et richesses !


Tu seras ma femme,
de par la beauté de ton esprit
sans cesse fécondé par le rêve intarissable,
et tu le seras aussi
de par la vastitude de ton coeur
ramenant la lumière à la mer !


Tu seras ma maîtresse,
par tes longs yeux
d’ancienne Égyptienne
au regard de corail,
par la rondeur lunaire
de ta croupe, plus ductile
et plus malléable que l’or,
et par la profondeur de ta vulve,
cette lubrique reine
qui tant me convient !


Tu seras mes enfants,
par tes manières enjouées
et par ton humeur amène,
portée aux ébats innocents
et aux jeux de tendresse !


Et tu seras mes richesses,
par les rivières poissonneuses
de tes reins et de tes cuisses,
par les forêts giboyeuses
de ton opulente chevelure,
de tes aisselles embaumées
et de ton noir pubis,
et par les mines d’argent
de ta peau
qui me sourit comme un soleil d’été !


Puisses-tu, par une nuit de Juillet,
être emmenée à ma demeure
où t’attendra la chambre nuptiale,
oui, puisses-tu venir chez-moi,
à la lueur des torches d’amour,
cependant que le chant d’hyménée
appellera sur toi le bonheur !


BAISERS AMERS

RECUEIL INEDIT. DU 12 AU 20 NOVEMBRE 2009