Baisers Amers


Ô plus belle
que les nuages du couchant
et plus suave que le mois d’Octobre
au Levant,
j’admire ta croupe
plus large qu’un tronc de chêne
ou qu’un grand platane
au feuillage se dorant
au soleil automnal,
et plus dure qu’une porte cadenassée
et blindée à Zanzibar, la Reine des mers,
ou qu’un diamant de la couronne impériale
des Indes Orientales !


Or, j’admire aussi tes cuisses,
plus solides que les murailles de Babylone
ou que les contreforts du Caucase,
mais plus douces qu’une canne à sucre
et plus lisses qu’un mirdir de Nichapour
ou qu’une mousseline de soie !


Et que dire de tes yeux
plus grands que les yeux d’une gazelle,
de ton visage plus blanc
que le lait des chèvres,
de tes lèvres plus tendres
que les bégonias
et de ta chevelure plus brune
que les jacinthes ?


Cette mienne admiration
pour tes appas,
n’est-elle pas le commencement de l’amour ?


En réalité, je recherche tes baisers,
plus amers que le dard d’abeille,
mais plus nourrissants que le miel
ou que la gelée royale !


BAISERS AMERS

RECUEIL INEDIT. DU 12 AU 20 NOVEMBRE 2009