Les Travaux de Vénus


Ô ma Bien-Aimée
plus tendre qu’une gazelle,
ton ventre est la plus verte,
la plus molle
et la plus douce des prairies,
il est la prairie du printemps
où aiment s’allonger
les étudiants de Salamanque !


Moi-même, j’aime à me coucher
contre ton ventre,
ô la plus gracieuse des filles de Zanzibar,
celle qui danse sur le bord de l’océan,
du crépuscule du soir jusqu’à l’aube,
au son des instruments nègres !


Sache que ce qu’il y a de meilleur
dans l’amour,
c’est l’acte d’amour lui-même
qui, plus que les baisers
et plus que les étreintes,
vainc le goût amer
que laisse la relation non aboutie
qui n’est que souffrance,
que frustration,
qu’excitation stérile,
que plaie purulente,
péniblement se refermant !


Et de même qu’ensemencer la terre
est une oeuvre sacrée,
de même l’acte d’amour est une action sainte,
sanctifiée, sinon par les religions,
tout au moins par les générations
d’hommes et de femmes
qui se succèdent sur cette terre
irriguée de notre sang et de notre sueur
depuis l’aube des temps,
jusqu’au jour d’aujourd’hui,
et dont la chaîne ininterrompue
ne se brisera que lors
de la consommation des siècles !


Ô mon amour,
tu garderas jusqu’à la mort,
et même au-delà,
le souvenir de celui
qui t’a initiée aux saintes oeuvres
d’Aphrodite
et de Son fils, Éros !


BAISERS AMERS

RECUEIL INEDIT. DU 12 AU 20 NOVEMBRE 2009