À l'Etonnante Aimée


Si je sens un bien-être,
c'est que je songe
à tes poses langoureuses
sur ce divan ottoman
où, si souvent, je t'ai surprise
en train de rêvasser!


Si je frémis,
c'est sous ton regard d'Orientale,
aussi étonnant que le hasard,
aussi pénétrant que la destinée!


Si je suis charmé,
c'est par ta chevelure
de brune sultane
qui dit oui
au moindre de mes désirs!


Si je m'affole,
c'est de voir
tes lèvres rouges comme ton sang
s'entrouvrir sous mon baiser!


Si je sens embaumer les jasmins,
c'est que ta bouche est
près de ma bouche
et lui envoie son haleine de fleurs!


Si je crois boire
un vin de Chio
au bouquet délicieux,
c'est que tes paroles capiteuses se suivent,
pareilles à l'enfilade enivrante
de mes vers suaves!


Si la volupté m'envahit,
c'est que je sens frissonner
les pétales parfumés
de la rose de ta hanche!


Si je suis distrait,
c'est que je m'absorbe en toi
qui es la terre nourricière
et la mer maternelle!


Ô guerrière de l'amour,
ô chevalière du combat que je livre
sur cette terre de douleur
pour le plaisir,
sois toujours ma compagne
dans la hutte de lianes,
bâtie à l'écart des chemins
et où tu t'es donnée à moi
pour la première fois!


Et accompagne-moi aussi
dans la contemplation
comme dans le rêve,
ô oreillette de mon coeur,
ô mon clavecin qui résonnes
dans mes veines!


L'ABEILLE DE LA VOLUPTE

RECUEIL INEDIT. FEVRIER 2007