Hymne à l'Ivresse
Tu es venue à moi,
ô jouvencelle adorée,
ô adorable lumière!
Et depuis, la douleur ne m'étreint plus!
Oui, tu es venue à moi
et tu as apaisé mes sanglots
avec le suc de la rose de ton corps
plus vigoureux que l'azur venteux d'Avril
et plus coloré que les géraniums du plaisir
qui respirent la grâce!
Ô fille riche en dons de toute nature,
tu dispenses le bonheur
et tu donnes naissance à l'amour!
Comme la Cypris, tu es ceinte de fleurs
et par ailleurs, les bandelettes de tes boucles
rendent jalouse la Déesse
que les Latins appellent Victoire
et les Grecs Niké!
Et tu un astre
qui se lève en même temps
que l'étoile de Dionysos
ou Bacchos!
Désormais, je ne festoierai plus
qu'en ta compagnie
et je ne ferai plus la fête sans toi
dont le nom est Ivresse!
Car, sans ivresse,
que valent les plaisirs?
Oui, il serait parfaitement indifférent
de vivre ou de mourir
sans l'ivresse de l'instant qui passe
comme une chrysalide
ou de la nue qui monte dans le ciel
comme une nef
ou de l'étoile qui se lève à l'horizon,
ou du chant de fauvette
ou du cri de coucou
ou de la stridence des cigales de Juillet,
mois où nos poumons s'ouvrent à l'espace
qui nous embrasse comme une maîtresse de rêve
aux seins palpitant de vie
et plus blancs
que les plus blanches des perdrix!
A PAS DE CYGNE
RECUEIL INEDIT. DU 24 AVRIL AU 1ER MAI 2010