La Maîtresse Comète


Le poète dit:
« N'appréhende pas le soir qui vient,
car le matin lui succède!»


Ainsi, à tort s'attriste-on
quand l'hiver vient!
Car, après lui, viendra le magnifique,
le sublime printemps
où la Bien-Aimée déploiera
tous ses fastes
et son anus enivrant répandra
sa lumière de lampe pourpre
et sa vulve de vierge sera
la fontaine où je ferai mes ablutions
et son utérus palpitera
comme si elle était enceinte
du Maître futur
et son ombilic nouera le cordon vital
et son sein se gonflera de lait!


Ô ma délicieuse Bien-Aimée,
si tu m'octroyais la faveur
de souffrir que je me mette à genoux
devant ton coeur,
je donnerais pour ce bonheur
Samarcande et Bokhara,
Ispahan et Chiraz,
Athènes et Smyrne,
Rome et Naples,
Madrid et Barcelone,
Paris et Toulouse!


Et si tu me laissais
retenir ma main close
sur la coupe de ta croupe,
j'élèverais une colonne de palmes
où tu danserais,
légère comme une sylphide,
oui, comme un djinn de l'air
pour qui je brûlerais
comme un flambeau pascal!


Et de peindre sur les murs de ma chambre
les traits charmants de ta figure
avec un pinceau
au bout duquel il y a du pollen de cyprès!


Car je reconnais dans ta figure
le visage de ma Muse
et de ma Madone,
de mon Eve
et de ma Marie!


Or, c'est Eve-Marie que tu te nommes,
Eve-Etoile,
Marie-Soleil!


C'est que tu es ma prêtresse païenne
et ma sainte chrétienne
et musulmane!


Et tu es la maîtresse comète
de mon ciel d'amour!


LA MEDINE DES DESIRS

RECUEIL INEDIT. DU 16 AU 22 MARS 2007