Amour d'Améthyste


Ton fondement brille
à la lumière de la constellation du Chien
comme un lys rouge
ou ainsi qu'une fleur pourpre de bananier!


Ah! Cette fraîche roselière
qu'est ta croupe,
là-bas, au bord du ruisseau
de ta vulve!


Ah! Ce pubis tien,
pareil à un magnolia
où il aurait neigé
du nard noir comme le jais
ou sur lequel une seiche
aurait répandu son encre noire,
et qui s'enroule ainsi qu'une aristoloche
autour du fruit de lotus
de ton vagin!


Je voudrais te traîner par les cheveux
dans une aube de volupté et d'amour,
et dans un crépuscule de chute,
suivie d'apothéose!


Je veux et je peux
te chevaucher comme une belle jument isabelle,
tant ta robe de dentelle jaune clair
évoque pour moi
la robe de cette bête!


Ah! Quelle éblouissante palmeraie
balancée par le zéphyr
que tes cuisses d'or,
formées par Flore,
la Déesse printanière!


Je voudrais huiler ta chair
avec la sève des oliviers centenaires andalous,
puis entrer en toi,
comme un amiral maure
entrerait dans le port d'Almeria,
par une nuit de Juillet
où des myriades d'astres
sont de nos jours
visibles à l'oeil nu
de l'astronome-poète moderne,
comme ils l'étaient à l'oeil nu
des astrologues du temps des califes de Cordoue,
oui, des astrologues venus de Chaldée
en Espagne,
afin d'y établir une monarchie,
en conformité avec les signes du zodiaque!


Ah! Comme j'aime tes mamelles chaudes,
cette mer punique
qui baigne Algésiras, Carthagène, Valence,
et jusqu'à Barcelone,
en remontant vers le nord de la Péninsule!


Ah! Cette mer turquoise
et ces violettes sierras d'Espagne,
comme elles te conviennent,
ô mon amour d'améthyste
ou de violette sombre!


GIRALDA

RECUEIL INEDIT. DU 10 AU 16 JUILLET 2010