La Porte du Paradis
Ô âme du clair de lune,
ô essence de la lumière de midi,
tu es en vérité digne d'un Empereur!
Le poète indien Kalidasa
ne dit-il pas qu'une belle rivière
ne saurait unir ses eaux
qu'au majestueux océan?
De même, toi, tu ne saurais t'unir
qu'à un Roi dans toute sa majesté!
Or, de même que la pluie ranime
les humains qui auparavant
suffoquaient sous le ciel nuageux,
de même te voir,
oui, rien que te voir
après une heure de séparation,
cela me ranime,
moi qui suffoquais dans la chaleur
de mon désir de toi
et du sel de tes baisers!
Toutes mes célébrations des cités,
des paysages, des arbres et des fleurs
ne sont que des paraboles,
que des allégories
ne signifiant autre chose
que ton extraordinaire beauté!
Tous mes hymnes,
tous mes cantiques
ne sont en réalité
que des aubades
que je chante
sous ton balcon,
comme un rossignol
qui chanterait
devant sa rose
préférée!
Célébrer un lotus ou une rose,
c'est te célébrer,
ô Reine de toutes les roses
et semence de tous les lotus!
Ah! Viens t'asseoir à mon côté,
sur ce sofa que le soleil
aussitôt dorera!
Oui, viens que je te câline,
viens que je te caresse,
ô toi dont la peau est plus lisse
que le front d'un lévrier
ou que la gorge d'un perroquet!
Ah! Te caresser,
puis te pénétrer
sur cette litière
de plumes de perroquet
où tu me rejoindras tout à l'heure,
après t'être laissée aller
au plaisir des préludes amoureux,
nécessaires à l'obtention
de l'état de jouissance suprême,
apanage des Dieux et des Déesses!
Quoi qu'il m'arrive,
jusqu'à mon dernier souffle
je louerai ta croupe,
plus large que
la Porte du Paradis
et plus sucrée
qu'une pastèque!
AU-DELA DES NUAGES
RECUEIL INEDIT. DU 15 AU 21 SEPTEMBRE 2010