L'Amante Généreuse
Généreuse comme une nuée
chargée de pluie bienfaisante
et qui désaltère un champ desséché,
tu me donnes ta bouche à butiner
ainsi qu'un papillon,,
tes yeux brillants à caresser,
ainsi qu'un petit moineau sa jeune compagne,
tes tendres petites oreilles à dorloter,
comme une brebis-mère son agnelet,
ton front à bercer de mes chansons,
les pointes de tes seins à baiser,
ainsi qu'une abeille sa rose bien-aimée,
ton ventre à câliner,
ainsi qu'un père sa fillette,
tes reins à lisser,
comme un perroquet les plumes de sa femelle,
ta croupe à cajoler,
comme une vache son petit veau,
ta vulve à pénétrer comme un général
et ton âme à posséder
comme un Esprit du Bien!
Oui, comme un figuier chargé de fruits
qui abaisse ses feuilles vers la terre,
tu consens à m'offrir
la joie inhérente à ton corps
et l'allégresse que contiennent
ton sombre pubis et ta noire chevelure!
Et je bois le vin doux à ta bouche
et je me nourris de la graisse
de tes fesses soyeuses!
Et je remplis mon coeur
de la contemplation de tes cuisses,
ces flèches de Kama,
le dieu de l'amour indien,
de tes mains fines de luthiste,
de tes orteils
pareils à des gouttes de rosée
sur un oeillet blanc,
de tes chevilles semblables
à des poupes de navires,
de tes mollets pareils à des rameaux
de manguier en fleur,
de tes jambes de cygne,
de tes bras semblables à du pain d'orge
et de ta démarche de reine!
Or, je ne me promets pas
de joie plus haute
que la joie de m'entretenir en silence
avec toi, par l'échange de nos regards,
de me livrer avec toi
aux jeux galants chers à Cupidon
et, enfin, de te voir dormir
après l'amour,
repue de baisers,
comme une rossignolette de chants,
et rassasiée de chair
comme une fauconne,
la chevelure dans un aimable désordre,
les lèvres meurtries
et les prunelles lourdes de sommeil!
AU-DELA DES NUAGES
RECUEIL INEDIT. DU 15 AU 21 SEPTEMBRE 2010