Le Temple du Ciel
Ô mon Adorée,
plus savante qu'une pagode
et plus douce qu'une nue,
je ne saurais comparer ta croupe
qu'au Temple du Ciel,
composé d'une rotonde rouge et or,
reposant sur une esplanade de marbre blanc
et ayant un toit d'émail bleu,
rehaussé d'une sphère d'or
luisant au soleil!
Oui, c'est là l'impression
que font à mon coeur tes hanches,
lorsque je les contemple
au soleil levant,
en m'éveillant au monde
et à ses merveilles:
c'est une impression de majesté,
d'insondable mystère
et de beauté initiatique,
d'une beauté conforme
aux amoureux enseignements
du Taoïsme chinois
et du Tantrisme tibétain!
Et aussitôt, je cherche à m'emparer
de ton corps,
comme d'une beauté immatérielle,
mais palpable,
ou comme d'une Essence divine,
devenue concrète aux yeux
des non-profanes, des initiés,
des lettrés,
des mandarins racés
aux traits fins
et aux robes de soie,
comme l'Empereur Céleste
lui-même
qui, pour monter au
Temple du Ciel,
suit un sentier en pente douce
et qu'aucun autre mortel
ne saurait emprunter!
Cependant, ta croupe, quoique surprenante,
quoique fantasmagorique,
n'est rien en comparaison
avec la Cité Interdite
de ta vulve d'or et de rubis,
de perles et de coraux,
d'émeraudes et de topazes jaunes et bleus,
de saphirs et de lapis-lazuli,
d'améthystes et d'hyacinthes,
d'escarboucles et d'agates,
d'onyx et de citrines!
Mais moi, avant de pénétrer
dans la Cité Impériale,
je visite ton postérieur,
pareil au fameux Pont de Marbre,
tant vanté par les poètes chinois,
et dont la si gracieuse courbure
évoque pour mon esprit si singulier
la courbure de ton derrière,
lorsque tu converses avec le Lac des Lotus
de mon âme
où flottent,
les pétales grands ouverts,
les fleurs roses
de l'Orient Ultime!
DRAGON DE LUMIERE
EDITIONS ENCRES VIVES. JANVIER 2011