À Erzurie Freda Dahomey


Ô Freda Dahomey,
Maîtresse du Vaudou,
Haïtienne gracile,
c'est Toi qui fais
que les jeunes femmes
aiment prendre des bains de mer
aromatisée de vanille,
puis se reposer
sur des larges lits
de plumes rouges de perroquet,
aux draps d'azur,
aux oreillers de Soleils couchants,
se lever peu après
pour se parfumer d'essence de ciel,
passer une robe de colibris
par-dessus leur culotte
de roses blanches
et leur soutien-gorge d'oeillets rouges,
mettre des bracelets de cheville
en or fin,
des bracelets de poignet
en ivoire végétal,
et, enfin, porter sur leurs cheveux
luisants un peigne de saphirs!

Et c'est toujours Toi,
ô Freda divinement Noire,
qui veux que l'envie vienne
à tes prêtresses,
après la toilette,
de galettes de miel
et de sorbets aux mangues!

Et c'est encore Toi,
ô Béninoise assoiffée de beauté,
qui pousses tes jeunes prêtresses
à sourire aux jeunes gens
les plus beaux
d'un sourire de colombe
ou de pintade ou de poule faisane
telle que les faisans
aiment l'étreindre!
Et de se jeter dans les bras
des meilleurs danseurs,
les mieux mis,
les plus propres
et de donner et de prendre
des baisers de plus en plus
longs,
de plus en plus absorbants!
Et, se sentant bues,
de laisser la Nuit
et ses plus fascinantes créatures
pénétrer dans leurs vulves de soie!

Ô Erzurie Freda Dahomey,
tout cela Tu permets
car Tu es plus qu'une femme endiablée,
Tu es l' Ange de toute bonté
veillant sur le bonheur
éternellement jeune!


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