Le Manteau de la Mer


Vêtue du manteau turquoise de la mer,
tu t'avances vers moi,
en roulant les hanches,
ô femme pour la possession de qui
je donnerais ma vie,
et jusqu'à mon âme,
une fois parvenu au royaume des morts,
car j'accepterais volontiers
de cuire sur les brasiers de l'enfer,
plutôt que de renoncer à tes baisers
ici-bas!


En effet, comment renoncerais-je
à te pénétrer sur un matelas
en plumes bleues de paon,
toi qui es l'incarnation du Désir
et la quintessence du Principe féminin,
dont la pluie nourricière j'attends,
comme un champ altéré
ou ainsi qu'un fleuve à sec?


Mais il faudra encore
du temps et de la patience,
avant que mon rêve d'union avec toi
ne se réalise!
Et, comme dit le proverbe chinois,
"avec le temps et la patience,
la feuille du mûrier
devient satin!"


Ah! Comme je voudrais saisir
dans mes paumes
les feuilles de mûrier de tes fesses,
si fines au toucher,
et si suaves au goût,
que je crois qu'elles pourraient donner
une véritable, une authentique
soie impériale!


Mais, pour obtenir un résultat pareil,
il me faudra travailler encore mes vers,
dans l'espoir que tu voudras bien un jour
les agréer,
auquel cas tu m'ouvriras automatiquement,
et ton coeur et ta vulve
ou ton fondement!


Or, toute impatience de ma part
conviendrait mal à mon âge
et à la tranquillité présente de mon esprit
qui permet de refléter,
ainsi qu'une eau calme,
et la terre des antipodes
et la Voie Lactée,
avec ses deux milliards d'étoiles!


Plutôt que de commettre
la même faute d'impatience
que celle que j'ai commise
dans ma jeunesse folle,
je préfère attendre
que ton coeur s'amollisse comme l'or,
au feu incandescent de mon amour!


LA JONQUE DU BONHEUR

RECUEIL INEDIT. DU 18 AU 25 OCTOBRE 2010