Musique Pelvienne


Ô splendeur de tes hanches
rythmiquement balancées,
ô lumière de tes fesses
que tu roules avec science,
laissant derrière toi
un sillage de feu!


Ô désaltération de ma fièvre érotique,
ô urne de bronze
répandant de l'eau fraîche
sur mon ardent été,
ô Éden de feuilles vertes,
tu es le reposoir de mon désir
et l'ostensoir de ma pensée!


Si je regarde avec tant de pénétration
toutes les femmes ondoyantes,
c'est que je cherche en elles
ce qui te ressemble,
ce qui évoque ta chevelure brune
flottant sur tes épaules,
tes grands yeux chavirés d'Indienne,
tes lèvres pâles, parfois teintes de rouge,
tes jambes blanches et courtes,
mais gracieuses
et naviguant au milieu d'un océan
de fleurs de cerisier
aux abords du Palais impérial,
ton pelvis musical,
ta croupe petite et ronde,
fine, mais non dépourvue
d'une certaine ampleur,
ton corps mince
et ton regard de saule ombreux
au bord d'un ruisselet!


Mais aucune autre femme
n'a ce tien balancement
que j'ai célébré,
même dans mes hymnes
aux étoiles et aux Nymphes des bois!


Or, c'est ce balancement de tes fesses
et ce mouvement circulaire de ton pelvis
qui t'ont propulsée au premier rang
des fameuses courtisanes d'Asie!


Oui, tu es la première
d'entre les prostituées de luxe
de ce continent,
et la seule de mes concubines
qui a su me prodiguer
la souveraine des faveurs
qui est l'attention, l'écoute!


Et, c'est à cause de mon incapacité
à saisir l'instant présent,
que tu n'as pu m'accorder
cette autre faveur
qu'est la tendresse
entre un homme et une femme
encore dans leur jeunesse première!


Oui, tu es une entre toutes,
et je te reconnaitrais
même entre mille!


AURORE SUR LA MER

RECUEIL INEDIT. DU 15 AU 22 NOVEMBRE 2010