Le Cantique du Coucou
Ô ma chaude caille voluptueuse,
je suis un petit coucou
mouillé par la pluie
et qui vient chercher refuge
dans tes bras qui osent et qui peuvent
prendre soin de moi!
N'aie pas peur, ô la belle!
Je ne suis pas Zeus
déguisé en un petit oiseau du ciel,
afin de séduire Héra!
Je suis l'annonciateur
des giboulées de Mars
et des bruines d'Avril!
Je suis le prophète du printemps
où chanteront rossignols et fauvettes,
où s'épanouiront les aubépines et les roses,
les violettes et les tulipes,
les marguerites et les pâquerettes,
où les anémones de mer
seront proches des autels d'Aphrodite
et où les chevaux tout blancs de Poséidon
auront des crinières d'or
et des sabots de bronze!
Oui, je ne suis que le coucou
qui chante dans les orangers de Grèce
et qui célèbre les jouvencelles
plus belles que des carpes d'or,
plus potelées que des truites
et plus agiles que des anguilles!
Oui, je chante les grâces nubiles
des Muses, ces Déesses des montagnes
aux moeurs orgiaques,
aux charmes innombrables
et aux sortilèges inouïs!
Venez Calliope,
et vous, Érato,
toutes les deux filles
de la mémoire!
Prenez ma main droite,
guidez-la sur le chemin sinueux
qui mène à vos seins profonds,
à vos fesses langoureuses
et à vos vulves essentielles
comme la naissance,
l'adolescence
et la maturité!
Aujourd'hui, par une après-midi pluvieuse,
je tiens enfin dans mes bras
ma Calliope adorée,
ma Calliope bien-aimée
dont les cheveux châtains me caressent,
comme ses mains,
plus délicates que la soie
et plus fines que les ailes des abeilles!
Comme la mer démontée
obéit au vent,
toi tu obéis à ma passion
et tu montes dans ma poitrine
comme l'Amour,
dans ma poitrine, où il fait toujours
printemps et été
et où le désir a élu domicile
pour la vie,
la terrestre comme la céleste,
celle qui a trait au rêve ailé
du Pégase dont les sabots
laissent sur le sol des traces
en forme de croissant lunaire
et qui est l'amant des sources
où tu te baignes
pendant la canicule de la mi-été!
HYMNE A HELLE
RECUEIL INEDIT. DU 01 AU 08 JANVIER 2011