Hymne à Hellé


Ô Hellé, ô Hélène,
ô Séléné, ô Lune,,
ta tête fière touche les étoiles,
tes prunelles smaragdines
jettent des flammes,
tes lèvres sont la couleur rouge feu
d'un volcan en éruption,
comme l'Etna, le Stromboli
ou le Vésuve,
et ton haleine a cette odeur de brûlé
véhiculée par le sirocco ardent
qui souffle du désert libyen
sur l'Hellade
à la fin du mois de Juillet,
lorsque le Chien
se lève au même moment
que le soleil!


Ô toi qui donnes leur vigueur
aux organes génitaux de la femme,
comme de l'homme,
si jamais tu te révoltais
contre le Conseil des Dieux
qui se tient sur l'Olympe,
tu ébranlerais l'empire de Zeus,
en faisant s'écrouler la montagne fabuleuse
sous le poids du Pélion
et de l'Ossa amoncelés,
que tu ferais dégringoler sur l'Olympe!


Et tu serais capable
de dévorer d'un seul coup de mâchoire
tous les Dieux Immortels,
même si ceux-ci se transfiguraient
en lions, en béliers,
en corbeaux ou en grues!


Car tu es aussi redoutable
que les poissons les plus carnassiers
qui hantent les océans
et qui opposent une résistance terrible
aux pêcheurs téméraires
s'aventurant à les chasser!


Ta croupe est un soleil
plus fort que le soleil
visible dans le ciel,
un soleil qui éblouit le malheureux mortel
que tu conduis, au milieu des chants d'amour,
vers le trépas,
et de là, aux Champs Élysées
où fleurit l'alisier
et règne le jour perpétuel,
sans froid et sans neige!


Et c'est toi,
ô Hellé, ô Lune,
que tu donnas ton nom
à la race hellénique,
à travers le héros lunaire
appelé Hellen,
l'ancêtre éponyme des Hellènes
qui portent aussi le nom des Grecs,
car ils adorent la Grée,
la Vieille Déesse à la chevelure grise
qui n'est autre
que Notre Mère la Terre!


Vois,
je n'ai pas peur de toi
et j'avance dans ta direction,
ô toi qui es ma maîtresse
et ma Muse,
à moi qui ne crains point les Déesses!


HYMNE A HELLE

RECUEIL INEDIT. DU 01 AU 08 JANVIER 2011