L'Andalouse


Viens sur mon cheval,
ô Andalouse de ma jeunesse,
viens m'enrichir de tes flancs
où s'apprivoisent les cavales
de la terre de Murcie,
où s'aiguisent les coutelas des Anges
en vue de la conquête
du Ciel,
où s'éprennent les oiseaux d'or
des empereurs,
où se trouve le trône des Egéries,
où bat le sang des palpitations
créées par le Péril d'Amour,
où les escarpolettes
prennent leur envol
vers les Nues,
où l'Univers s'élargit
d'étoiles nouvelles,
où les femmes des brahmanes
jettent des roses
pour que les mariées
puissent passer,
parfumées d'espérance,
où les libations de vin
se répandent,
fécondant l'Obscurité,
où l'appétit de vivre
reçoit le Nectar
et l'ambroisie chue des Astres,
où la Boulimie
des porcs de l'Esprit
se baptise dans les Sens
des Déesses,
où les taureaux
s'accordent la protection de l'Olympe
pour leurs travaux enfiévrés,
où les vaches
s'enorgueillissent d'être Mères
des troupeaux de la Beauté,
où la Sagesse
élit son Manoir intemporel,
où, enfin, l'Homme
boit l'Elixir d'Immortalité
comme dans une Coupe de violettes!
C'est que tu es
l'Hôtesse du Désir,
l'Ornemaniste de la Douceur!
C'est que tu es
la luisance des trompettes
de la Victoire!


THEOREME DE SABLE

RECUEIL INEDIT